amour
D'amour qui m'a ravi à moi-même
sans vouloir me garder pour lui,
je me plains tout en lui accordant
de faire de moi son plaisir.
Pourtant, je ne puis m'empêcher
de m'en plaindre, et voici pourquoi :
ceux qui le trahissent, je les vois
souvent atteindre le bonheur,
et moi j'y échoue par ma bonne foi.
Jamais je n'ai bu du philtre
dont Tristan fut empoisonné,
mais je suis rempli d'un plus grand amour
par un coeur loyal et une ardente volonté.
Je dois consentir à cet amour de mon plein gré
car je n'ai subi aucune contrainte :
je n'ai fait que suivre mes yeux
qui m'ont engagé dans une voie
dont jamais je ne sortirai ni ne suis jamais sorti.